Madivin, le mieux- disant des flacons

La Tribune de Lyon 23 Dec 2021 DAVID GOSSART

Thomas Gautier a monté Madivin, associé à son père.

La viticulture, c’est un milieu que j’adore, avec des rencontres hyper riches. Et chaque fois que je sortais d’un domaine, je me disais qu’il était dommage que les viticulteurs eux- mêmes ne soient pas plus identifiés ! » Thomas Gautier a lâché son métier chez Danone, s’est associé à son père et a lancé à Lyon Madivin en février, marque incubée à emlyon dont la vocation est de mettre en avant « de jolies cuvées, dans de jolis endroits, des vins avec une bonne “buvabilité”, pas trop astringents ni trop complexes, pour des bouteilles de 10 à 12 euros, et issus de domaines intermédiaires, entre 10 et 250 ha » .

Le principe : créer une cuvée spéciale pour Madivin avec le viticulteur et des bouteilles au design reconnaissable — trombine du viticulteur accompagnée de mots clés simples à retenir ; QR code qui donne accès à l’histoire des lieux, de la personne… La marque se superpose au domaine. « De toute façon, 76 % des gens disent que l’appellation n’est pas un critère décisif. Madivin servira donc de tiers de confiance pour le consommateur, et tient à valoriser le travail du professionnel. On achète entre 15 et 20 % au- dessus du prix du vrac. Et avec un système de collerette connectée, on peut suivre le parcours d’achat des bouteilles, et partager data et commission avec le restaurateur qui écoule les bouteilles. »

Avec cinq vins créés, 90 points de vente et un nombre d’hectolitres écoulés en croissance, Madivin se dirige vers une première année à 100 000 euros de chiffre d’affaires, et 76 % de taux de rachat. « D’ici deux ans, on voudrait arriver à dix vins et monter en volume avec chaque vigneron.